Présentation du projet INNO-VEG

lundi 1 juillet 2019 by Admin

Accueil Nouvelles Détail

Image

Transformer la recherche et développement dans les secteurs des légumes de plein champ et des pommes de terre

Le projet INNO-VEG met au point des méthodes de recherche innovantes dans les domaines de la culture maraichère de plein champ et de celle de la pomme de terre. Ce projet de quatre ans a débuté en août 2018. Cette année, un dispositif expérimental de 48 parcelles a été mis en place au Royaume-Uni, en France, en Belgique et aux Pays-Bas afin d’élaborer des modes opératoires communs pour intégrer les données de capteurs numériques dans les méthodologies de recherche appliquée. Le projet est mené par l’ADAS au Royaume-Uni et les partenaires sont Inagro en Belgique, Delphy aux Pays-Bas et ARVALIS - Institutdu végétal en France.

La réponse aux défis que pose l’intensification durable de la production de légumes de plein champ et de pommes de terre doit être fondée sur des données scientifiquement validées par des méthodes de recherche fiables. Le projet déterminera dans quelle mesure les données fournies par des capteurs numériques permettent d’évaluer les différences d’effet entre les traitements mis en œuvre dans le cadre des essais de terrain. « Nous savons que les données des capteurs numériques d’un drone par exemple, ou d’un tracteur, permettent de voir les différences de performance d’une culture au sein d’une parcelle, explique Lizzie Sagoo, responsable du projet et pédologue en cheffe de l’ADAS. Nous voulons savoir si ces techniques permettent d’évaluer correctement le rendement effectif des cultures. Si c’est le cas, elles peuvent remplacer les méthodes laborieuses et onéreuses classiques. »

La recherche agronomique traditionnelle est basée sur la répétition de traitements sur de petites parcelles et des mesures intensives. Elle est souvent menée par des organismes agronomiques, de conseil ou universitaires. Par conséquent, les agriculteurs n’en sont généralement que les hôtes. Ils ne participent pas activement aux travaux de recherche, n’appliquant pas et n’évaluant pas eux-mêmes les traitements et leur efficacité. De plus, ce modèle de recherche est coûteux et le budget consacré aux travaux dans le domaine des légumes de plein champ et de la pomme de terre est limité.

« Si nous sommes en mesure de démontrer que les données des capteurs numériques peuvent servir à évaluer les différences entre les traitements, nous pourrons passer à des comparaisons sur des parcelles divisées ou entre rangs jalonnés. Nous pourrons alors adopter une démarche mettant les agriculteurs au cœur des travaux de recherche dans ce secteur. Ce modèle permettra à ces derniers d’appliquer les traitements avec leur propre matériel agricole sur les différentes parties d’un champ, et de procéder à des mesures précises à l’aide de données numériques haute-résolution », ajoute la pédologue.

« Nous avons mis au point des démarches qui combinent rigueur scientifique et travaux de recherche menés par des agriculteurs dans des cultures moissonnables comme le blé, poursuit Daniel Kindred, chef du service agronomique de l’ADAS. Les traitements peuvent être réalisés dans le cadre d’essais par bandes et comparés de façon statistique à l’aide des cartes de rendement produites par la moissonneuse. Le principal frein à l’adoption de cette approche est que bien que cela soit tout à fait possible d’un point de vue technique, les rendements sont très rarement cartographiés dans le secteur des légumes de plein champ. Il est toutefois facile de collecter des images haute-résolution géoréférencées au cours de la campagne dans toutes les cultures maraichères. Si cela peut être utilisé comme indicateur ou approximation de la production finale, cela peut également permettre une étude à l’échelle de la parcelle. »

En 2020, des essais de validation sur le terrain mettront à l’épreuve le protocole élaboré en 2019 dans les essais expérimentaux à l’échelle du champ pour mettre au point une structure-cadre au sein de laquelle les agriculteurs sont les acteurs de la recherche. Celle-ci sera alors testée au cours de la campagne 2021 dans des essais réalisés sur le terrain par les agriculteurs. Ce qui en ressortira permettra de perfectionner la structure-cadre pour veiller à ce que les résultats soient présentés sous des formes faciles à comprendre et suffisamment détaillées pour faciliter l’adoption de cette démarche centrée sur les agriculteurs.

Ce projet réunit des chercheurs de renommée internationale, dotés d’une très grande expérience des systèmes de production de légumes de plein champ et de pommes de terre, des techniques faisant intervenir des capteurs numériques, de l’analyse des données spatiales et du conseil agricole. « Notre objectif final est de fournir aux agriculteurs une méthodologie leur permettant de se livrer à des travaux de recherche sur leurs propres exploitations, où ils peuvent tester de nouvelles approches, notamment en matière de variétés, de techniques de mise en place des cultures ou de conduite de la fertilisation », explique Lizzie Sagoo.

Outre le dispositif expérimental sur le terrain, l’équipe en charge du projet est en train d’établir un réseau transfrontalier (Royaume-Uni, France, Belgique et Pays-Bas) pour faciliter l’innovation entre les secteurs de l’agriculture de précision et de la technologie des capteurs, les organismes de recherche et les secteurs de la culture maraichère de plein champ et de celle des pommes de terre. La mise en place du réseau est placée sous la responsabilité de Delphy aux Pays-Bas et son lancement est prévu à l’automne 2019.

« Le réseau d’innovation INNO-VEG visera essentiellement à faciliter l’innovation en valorisant la technologie des capteurs numériques dans des travaux de recherche sur la culture des légumes de plein champ et des pommes de terre. Nous invitons tous ceux qui s’intéressent à ce domaine à y participer », déclare le responsable du réseau, Cor Van Oers de Delphy.

Le projet INNO-VEG a bénéficié de financements de la part du programme Interreg 2 Seas 2014-2020, lui-même cofinancé par le Fonds européen de développement régional dans le cadre du contrat de subvention no. 2S05-032.